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mardi 23 novembre 2010

Petites expériences sadiques sur des couples, par des scientifiques

Pour savoir si des couples avaient des chances de rester ensemble après quelques années, un scientifique, John Gottman et son équipe de l'université de Washington, se sont livré à une d'expérience (1) un peu sadique.
Ils invités environ 3000 couples dans un "Lov Lab" (laboratoire de l'amour). Lui et son équipe branchaient des électrodes partout-partout sur leurs cobayes. Ils filmaient leurs visages au ralenti.
Puis Gottman leur demandait : "C'était quoi votre dernière dispute?"

J'imagine qu'il posait cette question avec un petit sourire narquois et en se frottant les mains, ou en sifflotant, le regard vers le haut, sachant que les couples se retrouveraient rapidement à revivre le sujet de cette dispute.

En fonction des propos et des émotions identifiées de façon tangible (rythme cardiaque, transpiration, muscles du visage activés et filmés), en 15 minutes seulement, Gottman et son équipe pouvaient prédire si le couple tiendrait après 3 ans ou non.


En examinant ces 3000 couples, pendant 15 minutes, Gottman et son équipe ont pu prévoir leur divorce dans 90% des cas, lorsque 4 attitudes, appelées les "4 cavaliers de l'apocalypse" apparaissent:
- la critique, les reproches,
- la défensive (oui mais),
- le mépris cynique ou non,
- le mutisme de frustration.
(avec un ratio d'émotions positives/ négatives, inférieur à 5/1: http://www.gottman.com/).


La critique ou le reproche met en cause la personnalité du conjoint, plutôt que l’action : "Tu n’es égoïste", "Tu ne comprends rien", "C’est de ta faute".
L’attitude défensive argumente sans cesse, trouve toujours des excuses, répond pas d’autres reproches, donnant l’impression la désagréable impression de toujours gagner par le dernier mot. Elle engendre l’escalade :  "Mais c’est pas de ma faute parce que…", "Toi aussi tu avais fait cela la dernière fois".
Le mépris rabaisse l’autre, parfois par le cynisme. Y sont associées des expressions faciales de dégoût, de yeux levés au ciel : "Monsieur dégoûtant n’est pas gêné ?"
Après des années de reproches, d’attitudes défensives, l’un des partenaire fini par se fermer complètement à l’autre. Ce mutisme par frustration ou dérobade  arrive généralement en dernier. Par exemple, le mari rentrant du travail et accueilli par des critiques, se retranche derrière son journal et quitte la pièce sans rien dire.

Et le top du top annonçant le glas, c'était lorsque les scientifiques demandaient:
"Pouvez-vous citer des moments heureux passés ensembles?"
Lorsque l'un des membres du couple ne pouvait en citer aucun, la fin n'était plus très loin...



Et vous? Pouvez-vous citer de bons moments passés ensemble dans votre couple?



Pour en savoir plus, le livre de J. Gottman "Les couples heureux ont leurs secrets: Les sept lois de la réussite", livre de poche, edit. JC Lattès (2000) ou Pocket (2006)


(1) J. Gottman, "Why marriages succeed of fail", et "What predicts divorse", NY (1994).

samedi 6 novembre 2010

La confiance aux autres: corrélations et cartes


Quelques comparaisons de facteurs,
sous forme de cartes:
cliquer sur les cartes pour les agrandir. Chaque carte venant de sources différentes, ont leur code de couleur différent aussi.

Carte de la confiance aux autres, par pays [1] 


Corruption perçue par pays  [2]
 


 Inégalité de revenu par pays, selon l'indice de Gini [3]


Bonheur: perception par pays, selon le Word Value Survey (2009)


 Individualisme par pays, selon l'étude de Geert Hofstede[4]


Masculinité, selon l'étude de Geert Hofstede[5]
travail, compétitivité, agressivité, différence des rôles hommes-femmes
versus vie familiale, coopération, négociation, égalité hommes-femmes



Évitement de l'incertitude, selon l'étude de Geert Hofstede[6]



Distance hiérarchique (PDI), selon l'étude de Geert Hofstede[7]



Orientation à long terme, selon l'étude de Geert Hofstede[8]



 

Pour info, la distance hiérarchique, le contrôle de l'incertitude, l'individualisme (vs collectivisme), la dimension masculine/féminine, l'orientation court terme/moyen terme sont cinq facteurs du psychologue Geert Hofstede, sur la différenciation culturelle, d'après une analyse auprès d'employés IBM de 70 pays.
Un programme compare des pays 2 à 2, selon les 5 dimensions culturelles, sur le site Geert-Hofstede.com dédié à l'approche interculturelle.




jeudi 4 novembre 2010

La confiance aux autres: une influence culturelle aussi

Faites-vous confiance aux autres?

Outre votre personnalité, votre expérience personnelle, votre réponse pourrait dépendre de la culture à laquelle vous appartenez.

19% des Français disent faire confiance aux autres, comparés à 26%, en moyenne, dans 57 pays interrogés, dont la Norvège (74%), la Finlande (59%), Chine (53%), l'Allemagne (37%), ou l'Irak (41%), l'UK (31%), l'Italie (29%)[1][2], d'après le World Values Survey[3].


Par exemple, au Danemark, les agriculteurs laissent des cageots de fruits et légumes à vendre sur le bord des routes, avec une petite caisse pour déposer l'argent !

Carte de la confiance aux autres, par pays [3]


La confiance aux autres est en corrélation avec d'autres facteurs[4]


  • le degré de confiance aux institutions gouvernementales de votre pays[9].
  • les échanges économiques, facilités par la confiance des uns des autres.
  • la redistribution des richesses[5], faisant que les moins nantis se sentent moins exclus de système.
    L'indice de Gini montre que la Suède est le pays le plus égalitaire, tandis que l'Afrique noire montre le plus d'inégalités
  • le bonheur, qui profite largement de cette confiance entre chaque individu.
  • le taux de mortalité: moins les gens se font confiances, moins ils vivent longtemps.


Par rapport aux valeurs traditionnelles, les valeurs d'expression personnelle[6] sont définies comme tournées vers la protection de l'environnement, l'acceptation de l'égalité hommes-femmes, la tolérance aux étrangers, aux homosexuels. Ces valeurs semblent être en corrélation avec la confiance aux autres.
Dans la carte mondiale de Inglehart-Welzel[7], les valeurs laïques rationnelles semblent aussi être en corrélation avec cette confiance aux autres.

L'individualisme (en opposition au collectivisme[8]), selon les pays, mesuré par le psychologue néerlandais Geert Hofstede, ne montre pas vraiment de corrélation. Par contre, une corrélation pourrait se trouver avec la masculinité. http://www.clearlycultural.com/geert-hofstede-cultural-dimensions/masculinity/


Une corrélation existe entre une faible confiance aux autres et l'incivisme. Lors d'une expérience, un portefeuille "oublié" avec le nom du propriétaire, a été rapporté à 100% dans les pays scandinaves, contre 61% en France.

Cet incivisme est en corrélation avec la perception du bonheur; et donc avec la confiance aux autres. Plus faible est la confiance aux autres, plus haute l'inquiétude.

Le rapporteriez-vous, ce porte-feuille ?





[1] "Ça m'intéresse", n. 348 (février 2010), p. 63.  
[3] Jaime Díez Medrano, " Interpersonal trust", World Values Survey (2005). Voir tous les graphiques, indexe par pays. http://www.jdsurvey.net/jds/jdsurveyMaps.jsp?Idioma=I&SeccionTexto=0404&NOID=104
[5] Inégalité de revenu et indice de Gini par pays:  http://fr.wikipedia.org/wiki/Coefficient_de_Gini
[6] Expression de soi définie selon Wikipedia (en anglais) http://en.wikipedia.org/wiki/Self-expression_values
[8] Individualisme par pays selon l'étude de Geert Hofstede
    
http://www.clearlycultural.com/geert-hofstede-cultural-dimensions/individualism/

[9] Corruption perçue par pays selon Transparency International, organisme de lutte contre la corruption:
     http://www.transparency.org/policy_research/surveys_indices/cpi/2010/results